Les abris de protection civile NBC protègent en cas de catastrophe d’origine nucléaires
Arme à fission dopée
Bombe atomique plus puissante. Quelques grammes de deutérium ou de tritium sont ajoutés au cœur du dispositif explosif atomique pour en accroître la puissance. Après la détonation, l’implosion du dispositif de fission entraîne la fusion du deutérium ou du tritium. Cela accroît la quantité d’énergie libérée dans la phase finale de l’explosion.
Arme à rayonnement renforcé
Arme thermonucléaire dont l’explosion doit provoquer des effets thermiques et un souffle moindres, mais des rayonnements accrus (neutrons, rayons X, rayons gamma) particulièrement dangereux pour l’organisme humain. Par rapport à d’autres types d’armes nucléaires, les armes à rayonnement renforcé conviennent mieux pour attaquer du personnel et limiter les dégâts causés aux équipements et aux infrastructures. Les armes à rayonnement renforcé utilisent les réactions de fusion. La plus grande émission de rayonnement qu’elles provoquent s’explique par l’absence dans le dispositif explosif nucléaire de réflecteur pour retenir les neutrons. Les armes à rayonnement renforcé sont parfois appelées bombes à neutrons ou armes nucléaires de troisième génération.
Arme nucléaire
Arme constituée d’un dispositif explosif nucléaire et d’un vecteur.
Arme nucléaire stratégique
Arme nucléaire conçue pour attaquer des cibles ennemies très intéressantes situées généralement à très longue portée, souvent intercontinentale. Elles sont généralement prévues pour frapper les forces nucléaires stratégiques ennemies et leurs infrastructures, ainsi que les centres industriels et de population. Les armes nucléaires stratégiques sont généralement transportées par des missiles balistiques à longue portée. Voir aussi missile balistique intercontinental (ICBM) et missile balistique lancé par sous-marin (SLBM).
Arme nucléaire tactique
Arme nucléaire conçue pour attaquer des cibles ennemies à courte portée. Les armes de ce type sont généralement utilisées pour frapper le front des forces conventionnelles ennemies et leurs infrastructures. C’est la raison pour laquelle les armes nucléaires tactiques sont parfois appelées armes nucléaires du champ de bataille. Les armes nucléaires tactiques sont emportées par des missiles de croisière et balistiques à courte portée, des bombardiers ou des avions de chasse ou une artillerie à longue portée. Voir aussi missile balistique à courte portée, missile balistique à plus courte portée et missile balistique à portée intermédiaire.
Arme radiologique
Arme qui diffuse des matières radioactives sans produire d’explosion nucléaire. Les armes radiologiques sont parfois appelées « bombes sales ».
Arme thermonucléaire
Engin explosif qui libère de l’énergie par une réaction de fusion. Un dispositif de fission est utilisé comme amorce pour provoquer les températures nécessaires au déclenchement du processus de fusion. Les armes thermonucléaires sont parfois appelées bombes à hydrogène, armes de fission-fusion ou armes nucléaires de deuxième génération.
Bombe à fission-fusion-fission
Arme thermonucléaire dont l’explosion se produit en trois phases. Une réaction de fission est enclenchée ; elle provoque ensuite une réaction de fusion qui déclenche une nouvelle réaction de fission. Les bombes à fission-fusion-fission sont les armes nucléaires les plus puissantes.
Bombe atomique
Engin explosif qui libère de l’énergie au moyen d’une fission nucléaire .Il comporte un étage primaire contenant un détonateur et assez de matières fissiles pour créer une réaction en chaîne. Les armes
Thermonucléaires utilisent des explosifs atomiques dans l’étage primaire. Les bombes atomiques sont parfois appelées armes de fission ou armes de première génération.
Capacité de première frappe
Capacité d’éliminer les moyens de rétorsion d’un adversaire en lançant une attaque massive sur ses engins et installations nucléaires. Voir aussi capacité de riposte.
Capacité de riposte
Possibilité de lancer une riposte nucléaire suffisamment puissante pour infliger des dommages inacceptables à un agresseur, après avoir subi une première frappe nucléaire. Il faut pour cela posséder une force nucléaire et des infrastructures connexes suffisamment importantes et diversifiées pour qu’elles puissent survivre à une première attaque lancée par un adversaire. Cette capacité est le minimum indispensable pour exercer une dissuasion nucléaire crédible en présence de plusieurs pays dotés d’armes nucléaires.
Combustible nucléaire
Matière qui peut être utilisée pour alimenter un réacteur nucléaire. Il peut s’agir de matières fissiles ou de matières fertiles. Les combustibles nucléaires les plus utilisés sont l’uranium naturel et l’uranium faiblement enrichi. Certains réacteurs utilisent de l’uranium fortement enrichi ou du plutonium.
Contre-forces
Doctrine nucléaire qui préconise le recours à l’arme nucléaire pour détruire ou endommager considérablement les forces nucléaires d’un adversaire et les installations connexes (plutôt que de viser des centres industriels et de population). L’objectif est d’exercer une dissuasion nucléaire en menaçant un adversaire de le priver de la possibilité de réussir une attaque nucléaire. Il faut pour cela disposer d’une capacité de riposte, avec des informations et des vecteurs précis, afin de pouvoir viser avec précision les engins et installations nucléaires de l’adversaire.
Contre-valeurs
Doctrine nucléaire qui prévoit de riposter en utilisant des armes nucléaires pour détruire ou endommager sérieusement les centres industriels ou de population d’un adversaire. L’objectif est d’exercer une dissuasion nucléaire en menaçant de sanctionner toute attaque nucléaire (ou autre) par une réaction dévastatrice. S’il s’agit de deux États dotés d’armes nucléaires, ils doivent disposer d’une capacité de riposte.
Cycle du combustible nucléaire
Série d’opérations chimiques et physiques nécessaires pour préparer des matières nucléaires pouvant être utilisées dans des réacteurs nucléaires et pour les stocker ou les recycler lorsqu’elles sont retirées du réacteur. Les cycles du combustible nucléaire commencent avec l’uranium comme ressource naturelle et produisent le plutonium. A l’avenir, certains cycles pourraient utiliser du thorium pour produire de l’uranium 233. Le cycle du combustible comporte deux éléments très utiles pour la fabrication d’armes nucléaires. Premièrement, l’enrichissement de l’uranium pour certains réacteurs peut servir à produire de l’uranium enrichi de qualité militaire. Deuxièmement, le retraitement du combustible nucléaire irradié sépare le plutonium et l’uranium. Le plutonium séparé peut être utilisé pour fabriquer des armes nucléaires au lieu d’être stocké comme déchet nucléaire ou recyclé comme combustible nucléaire.
Découplage
Technique qui permet d’entraver le transfert des signaux sismiques produits par une explosion nucléaire à son environnement. L’essai peut être réalisé dans une vaste cavité souterraine entourée de roches cristallines ou de sel.
Destruction mutuelle assurée
Doctrine nucléaire de contre-valeurs qui préconise de répondre à toute attaque nucléaire, ou éventuellement à des attaques d’un autre type, par des représailles massives. Dans le contexte d’un face-à-face nucléaire, un pays qui veut invoquer la destruction mutuelle assurée doit disposer d’une capacité de riposte.
Détonateur
Dispositif qui se sert d’explosifs pour faire passer la matière fissile d’une masse sous-critique à une masse critique afin de déclencher une réaction de fission.
Dispositif explosif nucléaire
Engin qui libère de l’énergie par une fission nucléaire ou par une combinaison de fission et fusion.
Dissuasion minimale
Doctrine nucléaire de contre-valeurs qui prévoit la possession d’une capacité de riposte minimale suffisante pour infliger, suite à une attaque nucléaire, des dommages inacceptables à l’adversaire. Comme la dissuasion minimale insiste sur la possession d’un niveau minimal de forces nucléaires, certains pensent qu’elle peut être interprétée comme un signe de limitation.
Dissuasion nucléaire
Menace de recourir à l’arme nucléaire pour dissuader une attaque armée (généralement nucléaire). La dissuasion nucléaire est l’objectif des doctrines de contre-forces et de contre-valeurs. Ce concept est apparu aux États-Unis à la fin des années 40 comme une réponse face à la menace des forces classiques soviétiques et, par la suite, des forces classiques et nucléaires.
Enrichissement
Méthode utilisée pour accroître artificiellement la teneur en un isotope particulier d’un élément. Elle peut être considérée comme un processus de « purification » utilisé pour isoler progressivement les isotopes non souhaités et les retirer jusqu’à ce que la proportion de l’isotope voulu soit atteinte. Différents niveaux d’enrichissement sont distingués selon la proportion de l’isotope souhaité. L’enrichissement peut se faire par différentes méthodes ; les deux plus courantes sont l’enrichissement par diffusion gazeuse et la séparation par centrifugation. Les deux techniques utilisent un composé d’uranium naturel sous forme gazeuse pour séparer l’uranium 238 (plus lourd) de l’uranium 235 (plus léger). Il existe d’autres méthodes comme la séparation électromagnétique et la séparation chimique ou par laser.
Essai d’arme nucléaire
Essai de toute arme nucléaire ou de l’une de ses composantes qui implique une explosion nucléaire.
Essai hydro-nucléaire
Test visant à étudier le déclenchement d’une réaction en chaîne. Un essai hydro-nucléaire produit une puissance nucléaire très petite, généralement non explosive, car une partie de la matière fissile de la tête est retirée ou remplacée par des isotopes non fissiles, ou le dispositif est modifié.
Essai sous-critique
Expérience nucléaire qui s’arrête avant qu’une réaction en chaîne ne se déclenche. Ces essais fournissent des données sur les propriétés du matériel nucléaire vieillissant et permettent d’évaluer les performances et la sûreté des armes nucléaires stockées.
Étage primaire (ou amorce)
Première partie d’une arme nucléaire à fission ou à fusion. Deux types d’étage primaire sont utilisés dans les dispositifs explosifs nucléaires : le premier est une charge d’explosif brisant qui projette deux masses sous-critiques d’uranium 235 l’une contre l’autre, ce qui provoque une masse critique. Le second utilise une explosion classique pour comprimer une masse sous-critique d’uranium 235 ou de plutonium 239 en une masse critique.
Expérience à haute densité d’énergie
Expérience à petite échelle qui simule les conditions d’une explosion thermonucléaire. Ces expériences permettent de réunir des informations plus précises sur le comportement de la matière à haute densité d’énergie. Elles sont particulièrement utiles pour examiner l’étage secondaire de la tête, mais peuvent aussi servir à étudier l’étage primaire. Elles utilisent les sursauts de rayons X ou les pulsations de pression. Les résultats des expériences sont comparés aux prévisions théoriques et servent à améliorer les modèles informatiques.
Expérience hydrodynamique
Expérience utilisée pour mesurer la capacité des explosifs d’une tête nucléaire à comprimer le cœur de matières fissiles. Seul l’étage primaire est utilisé ; les matières fissiles sont généralement remplacées par des matières inertes comme de l’uranium appauvri, du plomb ou du tantale. Les expériences hydrodynamiques sont réalisées de telle sorte qu’elles ne puissent pas déclencher d’explosion nucléaire. Elles utilisent la radiographie éclair ainsi que des diagnostics électriques ou optiques. Les résultats sont comparés aux prévisions théoriques et utilisés pour améliorer les modèles informatiques.
Explosif brisant peu sensible
Catégorie d’explosifs chimiques utilisée dans le détonateur des armes nucléaires et qui permet d’éviter une explosion accidentelle. Ces explosifs résistent à certains incidents, comme une chute ou d’autres chocs du même type. Ils permettent d’éviter que la matière fissile d’une tête nucléaire ne devienne critique par accident.
Explosion nucléaire
Libération d’énergie non contrôlée produite par une réaction de fission, de fusion ou les deux. Elle provoque un ensemble d’effets initiaux et résiduels, et notamment une onde de choc, un rayonnement thermique, un rayonnement initial, une impulsion électromagnétique et un rayonnement résiduel. Les effets d’une explosion nucléaire diffèrent selon la puissance et la conception de l’engin, l’altitude de l’explosion, l’environnement et, dans une certaine mesure, des conditions météorologiques.
Explosion nucléaire à des fins pacifiques
Explosion nucléaire réalisée à des fins non militaires. Jusqu’à la fin des années 70, les partisans de ces explosions soutenaient qu’elles pouvaient être réalisées pour de grandes opérations civiles comme le stockage souterrain ou l’extraction pétrolière ou gazière. En raison de résultats peu satisfaisants, d’avantages peu convaincants et d’une inquiétude croissante au sujet des rayonnements, les explosions nucléaires à des fins pacifiques ne sont plus considérées comme présentant une utilité sur le plan industriel. Les explosions nucléaires à des fins pacifiques ne peuvent être distinguées des explosions réalisées à des fins militaires. Elles pourraient dissimuler des expériences réalisées pour la mise au point d’armes ; c’est pourquoi elles sont interdites par le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). Voir aussi Traité sur la limitation des essais souterrains d’armes nucléaires et Traité sur les explosions nucléaires à des fins pacifiques.
Explosion nucléaire expérimentale
Explosion expérimentale d’un dispositif explosif nucléaire, réalisée à des fins militaires. Ces explosions ont été utilisées pour mettre au point de nouvelles ogives, pour adapter les anciennes aux nouveaux vecteurs, pour garantir la fiabilité des stocks actuels d’armes nucléaires, pour améliorer les mécanismes de sûreté des armes nucléaires existantes afin d’empêcher les explosions accidentelles et pour étudier les effets des explosions nucléaires. À ce jour, sept pays ont testé des dispositifs explosifs nucléaires : la Chine, les États-Unis, la France, l’Inde, le Pakistan, le Royaume-Uni et l’Union soviétique.
Fabrication de combustible nucléaire
Processus consistant à fabriquer du combustible nucléaire sous forme de barre, de plaque ou autre, et qui constitue l’élément combustible. Seuls des éléments combustibles peuvent être insérés dans les réacteurs nucléaires.
Fission
Fragmentation d’un noyau lourd d’un isotope bombardé de neutrons. Cette réaction s’accompagne de l’émission de nouveaux neutrons et dégage de l’énergie, de la chaleur et un rayonnement. Si la réaction de fission libère plus de neutrons qu’elle n’en absorbe, une réaction en chaîne est possible avec une masse critique. Voir aussi réaction nucléaire.
Fusion
Processus au cours duquel deux isotopes légers sont combinés en un seul plus lourd, provoquant l’émission de neutrons et de grandes quantités d’énergie. Les éléments les plus utilisés pour la fusion sont l’hydrogène, le deutérium, le tritium et le lithium. Pour que la fusion se produise, les isotopes doivent être portés à très haute température pour vaincre l’effet répulsif qu’exerce la force électrique des noyaux. Pour y parvenir, il faut soumettre les isotopes à des températures extrêmement élevées (de l’ordre de plusieurs millions de degrés), ce qui implique l’explosion d’un dispositif de fission. D’autres techniques sont à l’étude pour créer les conditions de fusion dans les réacteurs (avec notamment l’utilisation de lasers). La réaction de fusion est souvent appelée réaction thermonucléaire parce qu’elle se produit à très haute température. Elle est à la base des armes thermonucléaires. Voir aussi fusion par confinement inertiel et réaction nucléaire.
Fusion par confinement inertiel
Technique qui consiste à déclencher des réactions de fusion en utilisant des lasers ou des faisceaux de particules énergétiques .L’énergie produite, bien qu’extrêmement rapide, est alors confinée.
Guerre nucléaire
L’utilisation d’armes nucléaires comme instruments de guerre.
Impulsion électromagnétique (EMP)
Effet d’une explosion nucléaire qui détruit les équipements électroniques et les mémoires informatiques ou les endommage. Il se traduit par l’apparition soudaine de champs électriques et magnétiques, de courte durée, mais extrêmement puissants.
Irradiation
Exposition à toute forme de rayonnement.
Isotope
Chacun des différents types de noyaux d’un élément caractérisé par un nombre de protons identique, mais un nombre de neutrons différent. La plupart des éléments comportent plusieurs isotopes. Les isotopes instables sont radioactifs.
Masse critique
Quantité minimale de matières fissiles nécessaire pour qu’une réaction en chaîne puisse se produire. Cette quantité varie selon plusieurs facteurs tels que l’isotope fissile utilisé, sa concentration et sa forme chimique, sa densité et l’arrangement géométrique de la matière. Lorsque les matières fissiles sont comprimées par des explosifs, la densité augmente et la masse critique nécessaire pour une explosion nucléaire est réduite ; la matière a ainsi atteint la densité critique. Le Groupe consultatif permanent sur l’application des garanties du Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a défini les quantités significatives comme étant 25 kilogrammes d’uranium 235 fortement enrichi, 8 kilogrammes d’uranium 233 ou 8 kilogrammes de plutonium 239. Avec un réflecteur correct, moins de 50% de ces quantités peuvent suffire pour constituer une masse critique.
Matière de qualité militaire
Matière fissile pouvant être utilisée dans des dispositifs explosifs nucléaires. La plupart des armes nucléaires utilisent du plutonium 239 pur à 90% ou de l’uranium 235 enrichi à plus de 90%.Voir aussi réaction en chaîne, masse critique, enrichissement, matière fissile, fission, plutonium et uranium.
Matière fertile
Isotope qui peut se transformer facilement en matière fissile en absorbant un neutron.
Matière fissile
Matière qui réagit facilement par une fission lorsqu’elle est bombardée de neutrons. L’uranium 235 et le plutonium 239 sont les matières fissiles généralement utilisées pour la fabrication de dispositifs explosifs nucléaires. D’autres matières fissiles peuvent être utilisées. Il s’agit de l’uranium 233, de l’américium, du neptunium et d’autres isotopes de plutonium.
Matière fissionnable
Matière pouvant faire l’objet d’une fission si elle est bombardée de neutrons ou photons d’une énergie suffisante. L’uranium 238, par exemple, est fissionnable, mais pas fissile.
Modèle informatique
Simulation électronique initialement utilisée pour faciliter la conception de têtes nucléaires et contrôler leur comportement explosif. Ces modèles peuvent servir à simuler le comportement d’une tête nucléaire au moment de l’explosion afin de garantir que le remplacement ou la modification de certains de ses composants n’auront pas d’incidence négative sur la sécurité ou la fiabilité de la tête. Les modèles informatiques sont conçus à partir des données obtenues lors d’explosions nucléaires. Les modèles informatiques permettent de mieux comprendre, entre autres, la dynamique d’implosion provoquée par le détonateur, l’allumage et la combustion des gaz de propulsion, et le déclenchement de la fusion dans les armes thermonucléaires.
Plutonium
Élément radioactif de numéro atomique 94. Il compte 13 isotopes et notamment le plutonium 239 et le plutonium 240. Le plutonium 239 est utilisé presque exclusivement pour la fabrication d’armes nucléaires. Il apparaît lorsque l’uranium 238, soumis à irradiation, absorbe un neutron supplémentaire. Le plutonium 240 est un isotope dont la présence complique la fabrication de dispositifs explosifs nucléaires, et ce, pour plusieurs raisons : une très forte émission de neutrons, une décroissance par fission spontanée, une masse critique plus élevée et une très grande production de chaleur. Il existe plusieurs catégories de plutonium, selon leur teneur en plutonium 240. Les États-Unis distinguent, par exemple, trois catégories de plutonium : le plutonium de qualité militaire, qui contient moins de 7% de plutonium 240 ; le plutonium de qualité combustible, qui contient entre 7 et 18% de plutonium 240 ; et le plutonium de qualité réacteur, qui contient plus de 18% de plutonium 240. Toutes les catégories de plutonium peuvent être utilisées pour fabriquer des dispositifs explosifs nucléaires.
Puissance
Énergie totale libérée par une explosion nucléaire. Elle est généralement exprimée en tonnes d’équivalent trinitrotoluène (TNT).Il s’agit, autrement dit, de la quantité de TNT nécessaire pour produire une énergie équivalente. Une puissance d’une kilotonne représente la même énergie que l’explosion de 1 000 tonnes de TNT, et une puissance d’une mégatonne représente la même énergie que celle produite par l’explosion d’un million de tonnes de TNT. Le TNT est un explosif classique courant. Une kilotonne équivaut à 4,17 x 1012 joules.
Quantité significative (QS)
Quantité de matière nucléaire suffisante pour fabriquer un dispositif explosif nucléaire. Définie par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) comme étant 25 kilogrammes d’uranium 235 hautement enrichi, 8 kilogrammes d’uranium 233 ou 8 kilogrammes de plutonium 239.
Radioactivité
Processus au cours duquel le noyau d’un atome instable dégage de l’énergie et émet des particules alpha, bêta ou gamma. Les particules alpha sont des noyaux d’hélium très rapides, qui ne risquent pas vraiment de pénétrer dans l’organisme humain mais qui, si elles sont absorbées par les poumons ou la moelle osseuse, peuvent constituer une menace grave pour la santé. Les particules bêta sont des électrons dont la masse équivaut à un millième de celle des particules alpha, mais elles sont beaucoup plus rapides. Les particules bêta peuvent pénétrer plus facilement le tissu de l’organisme et représentent une menace beaucoup plus grave que les particules alpha. La radioactivité gamma est un rayonnement électromagnétique d’une très grande puissance. Ces rayons peuvent être extrêmement dangereux pour l’être humain.
Réacteur nucléaire
Engin conçu pour assurer une réaction en chaîne contrôlée lorsqu’il est alimenté en matières fissiles. Il existe deux types de réacteurs nucléaires : les réacteurs à eau lourde et ceux à eau ordinaire. Les premiers utilisent de l’eau lourde, autrement dit du deutérium, un isotope de l’hydrogène, ou du carbone, comme modérateur pour ralentir les neutrons, ce qui accroît les possibilités de fissionner l’uranium 235. Ces réacteurs sont utilisés pour produire du plutonium 239. Le modérateur ralentit les neutrons émis par l’uranium 235, le plutonium ou d’autres noyaux, ce qui permet aux isotopes fertiles d’uranium 238 de les absorber et de se transformer en plutonium 239. Les réacteurs à eau ordinaire utilisent de l’eau normale pour contrôler le processus de fission. Ils ne peuvent fonctionner avec de l’uranium naturel, mais uniquement avec de l’uranium enrichi. Les réacteurs à eau ordinaire sont le type de réacteur le plus courant utilisé pour la recherche et la production d’énergie électrique. Voir aussi enrichissement.
Réaction en chaîne
Réaction de fission auto-entretenue au cours de laquelle de nouveaux neutrons, produits par la fission ou division d’un gros noyau atomique, vont à leur tour provoquer au moins une autre fission. Dans un dispositif explosif nucléaire, une réaction en chaîne extrêmement rapide entraîne une libération explosive d’énergie. Dans un réacteur nucléaire, le rythme de la réaction en chaîne est contrôlé pour produire de la chaleur (réacteur de puissance) ou des neutrons pour la production de matières fissiles (réacteur de production) ou à des fins de recherche (réacteur de recherche).
Réaction nucléaire
Réaction qui change la structure nucléaire d’un atome. Un atome se caractérise par un noyau composé de protons et de neutrons (à l’exception des atomes d’hydrogène qui ne contiennent pas de neutrons), autour duquel tournent un certain nombre d’électrons. Les réactions nucléaires peuvent transformer le nombre de protons et de neutrons présents dans le noyau, par l’absorption ou l’émission de particules nucléaires.
Réflecteur (ou tamper)
Enveloppe qui permet de réfléchir et retenir les neutrons émis lors de la réaction de fission.
Représailles massives
Doctrine nucléaire de contre-valeurs qui préconise un recours massif aux armes nucléaires au niveau stratégique à la suite de tout type d’attaque.
Retraitement
Traitement du combustible nucléaire irradié qui consiste à séparer le plutonium et l’uranium des déchets radioactifs. Le retraitement sert à récupérer le plutonium et l’uranium pour les utiliser dans un réacteur nucléaire, mais le plutonium séparé peut être utilisé pour mettre au point des armes nucléaires.
Riposte graduée
Doctrine nucléaire qui préconise le recours à l’arme nucléaire aux niveaux tactique et/ou stratégique suite à une attaque armée. L’on parle aussi de dissuasion graduée. Elle peut, en effet, conduire progressivement à une escalade du recours à la force nucléaire, par différentes utilisations au niveau tactique puis au niveau stratégique.
Uranium
Élément radioactif de numéro atomique 92. L’uranium naturel contient trois isotopes : l’uranium 238 (99,28%), l’uranium 235 (0,71%) et l’uranium 234 (0,006%). L’uranium 238 est une matière fissionnable, mais aussi une matière fertile, puisqu’il peut facilement absorber des neutrons et se transformer en matière fissile. Lorsqu’il est percuté par des neutrons à très forte énergie, l’uranium 238 fissionne. L’uranium 235 est un isotope fissile qui, après le processus d’enrichissement, peut être utilisé pour la fabrication de dispositifs
explosifs nucléaires et comme combustible dans les réacteurs nucléaires. Il existe deux types d’uranium : l’uranium faiblement enrichi, qui contient entre 0,71 et 20% d’uranium 235 ; l’uranium fortement enrichi, qui contient entre 20 et 90% d’uranium 235 (l’expression « moyennement enrichi » est parfois employée pour décrire l’uranium contenant entre 20 et 50% d’uranium 235).L’uranium faiblement enrichi peut servir à entretenir une réaction en chaîne lorsqu’il est utilisé comme combustible dans les réacteurs à eau ordinaire. L’uranium fortement enrichi, et plus généralement l’uranium de qualité militaire, sont utilisés pour fabriquer des dispositifs explosifs nucléaires. L’uranium 233 est un autre isotope fissionnable. Il peut être produit avec du thorium 232, mais n’existe pas à l’état naturel. Il s’agit, en théorie, d’une excellente matière pour les armes nucléaires, mais est rarement utilisé dans leur fabrication. L’uranium 233 peut aussi être employé comme combustible nucléaire. Voir aussi enrichissement, matière fertile et isotope.