Les abris de protection civile NBC protègent en cas de catastrophe d’origine biologique
1. Les puissances nucléaires officielles (les cinq membres du TNP)
Le Traité sur la Non-Prolifération des Armes Nucléaires (TNP), signé en 1968, reconnaît cinq États comme des puissances nucléaires officielles. Ces nations, membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, concentrent la majorité des capacités nucléaires mondiales.
- ÉTATS-UNIS : Pionnier de l’arme nucléaire
- Origines et développement
- Les États-Unis furent les premiers à développer et utiliser une arme nucléaire dans le cadre du projet Manhattan. Les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945 illustrèrent le potentiel destructeur de cette technologie.
- Après la Seconde Guerre mondiale, le pays investit massivement dans la recherche et le développement pour étendre son arsenal.
- L’arsenal actuel
- Avec environ 5 500 ogives actives et un arsenal total de plus de 7 000 unités, les États-Unis maintiennent une « triade nucléaire » :
- Missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) : Installés sur le sol américain, capables d’atteindre n’importe quelle cible mondiale.
- Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) : Ces submersibles assurent une capacité de riposte indétectable.
- Bombardiers stratégiques : Capables de transporter des armes nucléaires sur de longues distances.
- Avec environ 5 500 ogives actives et un arsenal total de plus de 7 000 unités, les États-Unis maintiennent une « triade nucléaire » :
- Doctrine et stratégie
- Les États-Unis suivent une doctrine de dissuasion nucléaire, visant à dissuader toute attaque majeure en maintenant un équilibre de la terreur.
- Le concept de « frappe préventive » reste un sujet controversé, alimentant les débats sur le rôle des armes nucléaires dans les conflits modernes.
- RUSSIE : Héritière de l’union soviétique
- La course à l’armement
- En réponse au monopole nucléaire américain, l’Union soviétique réalisa son premier essai nucléaire en 1949.
- Pendant la Guerre froide, une intense course à l’armement conduisit à la constitution des deux plus grands arsenaux nucléaires de l’histoire.
- Un arsenal colossal
- La Russie détient le plus grand stock d’ogives nucléaires, avec environ 6 000 ogives actives.
- Elle dispose également d’une triade nucléaire avancée, incluant des missiles hypersoniques et des sous-marins de classe Boreï.
- Tensions actuelles
- Les relations tendues avec l’OTAN, aggravées par des conflits comme celui en Ukraine, renforcent le rôle central de l’arme nucléaire dans la stratégie russe.
- CHINE : Une montée en puissance progressive
- Un début tardif
- La Chine développa son premier dispositif nucléaire en 1964, devenant la cinquième puissance nucléaire mondiale.
- Son programme initial fut motivé par la nécessité de contrebalancer les États-Unis et l’Union soviétique pendant la Guerre froide.
- Modernisation rapide
- Bien que son arsenal soit estimé à environ 350 ogives, la Chine investit massivement dans des systèmes modernes tels que les missiles DF-41, capables de transporter plusieurs têtes nucléaires.
- Doctrine distincte
- La Chine s’engage à ne pas utiliser les armes nucléaires en premier, une position unique parmi les grandes puissances. Cependant, ses récentes expansions inquiètent ses voisins et les États-Unis.
- FRANCE : Une force de dissuasion indépendante
- L’autonomie stratégique
- Sous l’impulsion du général Charles de Gaulle, la France développa son arsenal nucléaire pour garantir son indépendance stratégique vis-à-vis des États-Unis.
- Elle effectua son premier essai nucléaire en 1960 en Algérie.
- L’arsenal français
- La France maintient un stock d’environ 300 ogives, principalement déployées sur des SNLE et des avions Mirage 2000-N.
- Une approche minimaliste
- Contrairement aux États-Unis et à la Russie, la France mise sur une dissuasion nucléaire « stricte suffisante », limitant la taille de son arsenal.
- ROYAUME-UNI : Une dissuasion nucléaire intégrée
- Partenariat transatlantique
- Le Royaume-Uni collabore étroitement avec les États-Unis pour le développement de ses armes nucléaires. Les missiles Trident équipant ses SNLE sont fournis par les Américains.
- Force de frappe
- Avec environ 225 ogives, le Royaume-Uni maintient une capacité de dissuasion constante, assurée par sa flotte de sous-marins basés à Faslane, en Écosse.
2. Les puissances nucléaires non-signataires du TNP
En dehors des cinq membres officiels du TNP, plusieurs autres pays détiennent ou développent des capacités nucléaires, souvent en violation ou en marge des traités internationaux. Ces nations ont développé des armes nucléaires sans adhérer au TNP, invoquant des préoccupations de sécurité nationale.
- INDE
Programme nucléaire indépendant : L’Inde a mené son premier essai nucléaire en 1974. Le pays n’a jamais signé le TNP, arguant que celui-ci favorisait les grandes puissances nucléaires tout en empêchant les autres pays d’accéder à cette technologie.
Conflit avec le Pakistan : L’Inde a développé ses capacités nucléaires principalement en raison des tensions avec son voisin, le Pakistan, également une puissance nucléaire.
- Premier essai en 1974 (« Smiling Buddha »), motivé par des tensions avec la Chine et le Pakistan.
- Doctrine de dissuasion stricte avec environ 160 ogives.
- PAKISTAN : Une rivalité nucléaire
Réponse à l’Inde : Le Pakistan a mené ses premiers essais nucléaires en 1998, quelques semaines après ceux de l’Inde. Ce développement est en grande partie motivé par le besoin de dissuader l’Inde dans le contexte de leur longue rivalité.
Développement rapide : Le Pakistan possède aujourd’hui un arsenal important et continue de développer ses capacités, notamment avec des missiles balistiques à portée moyenne et des armes tactiques.
- Premier essai en 1998, réalisé en réponse à celui de l’Inde.
- Arsenal estimé à 165 ogives, avec une focalisation sur des armes tactiques à courte portée.
- CORÉE DU NORD. Une menace imprévisible
Menace grandissante : La Corée du Nord a mené plusieurs essais nucléaires depuis 2006, défiant les sanctions internationales. Bien que ses capacités exactes soient incertaines, Pyongyang a clairement indiqué qu’elle dispose de missiles balistiques capables de transporter des ogives nucléaires.
Politique imprévisible : La Corée du Nord est perçue comme un facteur de déstabilisation en Asie de l’Est, en raison de la menace qu’elle représente non seulement pour la Corée du Sud et le Japon, mais aussi pour les États-Unis.
Programme accéléré
- Pyongyang a mené six essais nucléaires depuis 2006.
- L’arme nucléaire est perçue comme un moyen de garantir la survie du régime face aux pressions internationales.
Capacités actuelles
- Des missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) capables d’atteindre les États-Unis sont en cours de développement.
3. Les états suspects de développer des armes nucléaires
Certains pays sont soupçonnés de travailler secrètement sur des armes nucléaires, soit en violation des traités internationaux, soit en dehors de tout cadre de surveillance.
• L’Iran, signataire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui essaie depuis plusieurs années de se procurer l’énergie atomique à des fins, officiellement, civiles. Cependant plusieurs membres de la communauté internationale pensent que ce programme peut être utilisé pour développer l’arme nucléaire, notamment depuis la découverte de l’installation de recherche de Natanz en août 2002, qui n’avait pas été déclarée à l’AIEA. Une troïka européenne (composée de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni) s’est formée et tente de pousser l’Iran à accepter un contrôle strict de son programme civil par les experts de l’AIEA. Israël et les États-Unis pour leur part laissent planer le déclenchement de représailles militaires si l’existence d’un programme militaire venait à être confirmée. Au début du mois de janvier 2006, l’Europe et les États-Unis se sont mis d’accord pour présenter l’affaire devant le Conseil de sécurité de l’ONU.
• Le Brésil, qui est soupçonné par la communauté internationale de vouloir développer un programme nucléaire. Le président Lula a signé un accord en 2008 avec l’Argentine pour le développement conjoint d’un programme nucléaire, qui n’écarte pas un possible volet militaire (construction de sous-marins nucléaires).
• L’Algérie, qui est soupçonnée de vouloir développer un programme nucléaire. Les Algériens ont mis en marche un second réacteur nucléaire, qui est particulièrement protégé. Elle suscite des craintes chez les Américains à cause de la taille de ce réacteur, et de la large défense aérienne dont il bénéficie. Une enquête de la CIA avait conclu à l’éventuelle utilisation militaire du réacteur nucléaire d’Aïn Oussara (160 km au sud d’Alger).
• L’Arabie saoudite, qui est soupçonnée de vouloir développer un programme nucléaire. L’Arabie-Saoudite et le Pakistan auraient signé un accord secret sur « la coopération nucléaire » qui fournirait aux Saoudiens la technologie du nucléaire en échange de pétrole bon marché.
• La Syrie, qui est soupçonnée par les États-Unis de vouloir développer un programme nucléaire. Un site bombardé en 2007 par l’aviation israélienne aurait pu abrité une centrale de production de plutonium. Des traces suspectes d’uranium ont également été trouvées sur le site bombardé et sur celui d’un réacteur de recherche à Damas.
4. Les efforts mondiaux de non-prolifération
Alors que plusieurs pays détiennent ou développent des armes nucléaires, la communauté internationale s’efforce de limiter leur prolifération par des accords et des traités. Le Traité sur la Non-Prolifération des Armes Nucléaires (TNP) et les divers accords bilatéraux de désarmement nucléaire entre les États-Unis et la Russie, comme le traité New START, visent à réduire les arsenaux et à prévenir l’émergence de nouvelles puissances nucléaires.
- LES OBJECTIFS DU TNP
Non-prolifération : Signé par 191 États, ce traité vise à limiter la prolifération, encourager le désarmement et promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.
Le TNP cherche à empêcher la diffusion des technologies nucléaires militaires à de nouveaux États.
Désarmement : L’un des objectifs principaux est d’encourager le désarmement des puissances nucléaires existantes.
Coopération dans l’énergie nucléaire civile : Le TNP soutient l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire tout en empêchant son détournement à des fins militaires.
Initiatives complémentaires
Accords bilatéraux (comme New START entre les États-Unis et la Russie).
Programmes de sécurisation des matières fissiles pour empêcher leur utilisation par des groupes terroristes.
Initiatives internationales : Des organisations comme l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) collaborent avec les gouvernements pour surveiller et sécuriser les matières nucléaires afin d’empêcher qu’elles ne tombent entre les mains de groupes terroristes.
Prévention des fuites nucléaires : La sécurisation des sites et des matières nucléaires est une priorité mondiale pour éviter tout risque d’accident ou de vol par des organisations non étatiques.
Guides de survie NRBC-E